Dossier Urgence climatique : enjeux (partie 2)

Malgré le fardeau des preuves qui s’accumulent en faveur du réchauffement global et de l’urgence climatique, il y a un certain nombre d’experts, de scientifiques et d’universitaires qui contestent et remettent en question les méthodes et les conclusions du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). On avait l’habitude de les nommer climatosceptiques. Mais c’était peut-être faire trop d’honneur à un point de vue minoritaire dans la communauté scientifique que de leur concéder une quelconque attitude critique, au demeurant très utile à la recherche en science. Aussi, beaucoup préfèrent les affubler du qualificatif négateur des changements climatiques ou négationniste climatique.

Toutefois, pour mieux juger des enjeux de ce débat, appliquons ce principe juridique qu’aimait souligner très souvent feu Bernard Landry, ancien Premier ministre du Québec : Audi alteram partem, écoutons ce que l’autre camp a à nous dire.

Dans cet article du Causeur intitulé « Négationnisme climatique », ça ne vous choque pas?, Loïk Le Floch-Prigent, ingénieur et entrepreneur, s’interroge quant à l’usage du mot « négationniste ». Selon lui, cette catégorisation ne sert en rien la cause environnementale puisqu’elle enferme tout tenant d’une position critique et l’exclut de la participation au débat démocratique. Il invite du même coup à distinguer entre « militants du climat » et « écologistes » qui auraient des méthodes et des objectifs bien différents.

Que disent au juste ces climatosceptiques, qui préfèrent à présent s’afficher sous la bannière des Climato-Réalistes contre les activistes du climat, telle Greta Thunberg, qu’ils qualifient de climato-alarmistes ?

Voici un extrait d’un article du climatologue Roy W. Spencer, Ph. D., intitulé Comment les médias détruisent toute possibilité de débat rationnel sur le climat :

« Lorsque l’on va dans les détails, ce sur quoi les experts s’entendent dans leurs déclarations officielles n’a rien d’extraordinaire. La Terre s’est un peu réchauffée depuis les années 1950. J’ai retenu cette date parce que auparavant, les humains n’avaient pas produit assez de CO2 pour influencer le climat. Il n’y a pas assez de réchauffement pour être ressenti par les gens, mais suffisamment pour que les thermomètres captent un signal enfoui dans le « bruit » des variations naturelles, des écarts de températures de plusieurs dizaines de degrés et du faux réchauffement produit par les effets de l’urbanisation. Le consensus des Nations Unies est que la majeure partie de ce réchauffement est probablement due à l’augmentation du CO2 atmosphérique liée à l’utilisation de combustibles fossiles (mais nous le ne savons pas vraiment avec certitude). »

Pour l’instant, je suis plutôt d’accord avec ce consensus.

Et pourtant, je passe pour un négationniste du climat.
Pourquoi ? Parce que je ne suis pas prêt à exagérer et à faire des déclarations qui ne sont pas étayées par des données.

Article sur le sujet

Avant toute prise de position sur l’urgence climatique, certains d’entre eux ont le mérite de poser les bases du problème, ils posent de bonnes questions. Tel est le cas de l’introduction de la conférence de Laurent Alexandre, chirurgien-urologue et essayiste dans l’Express. Il y formule les principales questions que le GIEC, la science et les scientifiques doivent résoudre devant l’urgence climatique :

  1. Y a-t-il un réchauffement climatique ? Et de quel ordre est-il ?
  2. Quelle est la part anthropique, liée à l’homme ?
  3. Par quel intermédiaire, par quel vecteur, l’action de l’homme sur la Terre entraine-t-elle des modifications thermiques ?
  4. Est-ce que c’est néfaste ou pas ?
  5. Est-ce que la transition énergétique, telle qu’on la développe aujourd’hui, est bonne ou pas ?
    Est-ce que cette transition permet d’aller dans le sens d’une amélioration du climat, quand on pense que le CO2 est responsable très largement de l’augmentation de la température ?

Il fait également ressortir une dimension incontournable de la politique planétaire : si les pays d’Asie, surtout l’Inde et la Chine, n’emboitent pas le pas, les efforts des pays occidentaux pour réduire leurs émissions de CO2 risquent de n’avoir d’effet que purement symbolique.

Nous vous suggérons d’écouter principalement les 10 premières minutes de sa conférence.

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