Les troubles alimentaires

Mises en situation: t’y reconnais-tu? 

  • Depuis son arrivée au cégep, Alexandra est de plus en plus préoccupée par sa silhouette et par son poids. Voulant perdre un peu de poids, elle a entrepris un régime qui est rapidement devenu très restrictif : elle a éliminé plusieurs aliments qu’elle s’interdit. Elle compte les calories qu’elle consomme et fait de l’exercice tous les jours, sans quoi elle ressentirait une grande culpabilité. Malgré que ses proches expriment leur inquiétude face à sa perte de poids, qu’ils jugent importante, elle continue de se trouver trop grosse et de souhaiter voir diminuer le chiffre sur la balance. 
  • Loïc passe beaucoup de temps par jour à se regarder dans le miroir. Il fournit beaucoup d’efforts à la salle de conditionnement physique pour que ses muscles soient plus développés et découpés. De plus, au cours des derniers mois, il a restreint de façon importante son apport alimentaire, ce qui lui procurait un sentiment de contrôle. Toutefois, depuis quelques semaines, lorsqu’arrive la fin de soirée, il sent qu’il perd totalement ses moyens et peut engloutir rapidement des quantités très importantes de nourriture, à la suite de quoi, il se sent très honteux et coupable de ces « écarts de conduite ».  

Comprendre les troubles alimentaires  

Il existe trois principaux types de troubles alimentaires :  

  • l’anorexie nerveuse,  
  • la boulimie nerveuse, 
  • l’hyperphagie boulimique.  

Bien que chacun de ces troubles ait ses caractéristiques distinctives, on leur reconnait des traits communs, soit une attitude et un comportement mésadaptés face à la nourriture, au poids et à l’image corporelle. Ils sont souvent accompagnés de perturbations de l’image de soi, de l’humeur, du contrôle des impulsions et de difficultés interpersonnelles. Notons qu’il est possible de présenter des signes de plusieurs troubles alimentaires à la fois.  

De façon générale, l’anorexie et la boulimie apparaissent durant l’adolescence ou au début de l’âge adulte, tandis que l’hyperphagie boulimique survient plus tard dans la vie (vers la quarantaine). La grande majorité des personnes affectées par l’anorexie et la boulimie sont des femmes; les hommes ne représentent que 10 % des personnes qui en souffrent. La répartition entre les hommes et les femmes est plus équilibrée pour l’hyperphagie boulimique, qui touche deux hommes pour trois femmes.  

Voici les descriptions de ces trois troubles, fournies par l’Institut universitaire en santé mentale Douglas. 

Anorexie nerveuse : elle est caractérisée par la poursuite acharnée de la minceur et une peur maladive des conséquences de s’alimenter, comme prendre du poids ou devenir obèse. Le résultat est une restriction alimentaire obstinée et parfois dangereuse. 

Boulimie nerveuse : elle est caractérisée par la consommation excessive et parfois gargantuesque de nourriture, accompagnée d’un sentiment terrifiant de perte de contrôle. La personne qui souffre de boulimie compense ses excès en se faisant vomir, en utilisant des laxatifs, en faisant de l’exercice physique intense, en jeunant ou en employant d’autres moyens. Contrairement aux gens anorexiques, les personnes boulimiques ont un poids normal ou font de l’embonpoint. Mais comme les personnes anorexiques, elles sont préoccupées par le poids et la forme de leur corps, et ne peuvent s’empêcher de se soumettre à des régimes. 

Hyperphagie boulimique : elle est caractérisée par des épisodes d’orgie alimentaire. Toutefois, contrairement à la boulimie, elle n’est pas accompagnée de gestes compensatoires comme se faire vomir, faire de l’exercice de façon excessive ou jeuner. Pour cette raison, les gens qui en souffrent sont souvent obèses. 

Trucs et astuces  

  • La première étape pour le changement est de reconnaitre la présence de pensées ou de comportements problématiques relativement à la nourriture, à ton poids ou à ta silhouette. 
  • Évite les régimes! Pour les personnes qui ont une disposition génétique à développer un trouble alimentaire, les régimes auront souvent pour effet de déclencher le trouble. De plus, un régime de plus de trois semaines affecte les fonctions cérébrales et agit sur les neurotransmetteurs qui contrôlent l’humeur, la satiété et la pensée! 
  • Développe ton regard critique à l’égard des modèles de beauté véhiculés dans les médias et les magazines.  
  • Renseigne-toi sur les conséquences physiques et psychologiques des troubles alimentaires.  

Chercher de l’aide 

Si tu penses souffrir d’un trouble alimentaire ou si ta relation à la nourriture ou à ton corps te préoccupe, n’hésite pas à chercher de l’aide. 

  • Service d’aide psychosociale du Collège (local F-382, dans le Carrefour). Des psychologues sont là pour t’accueillir, évaluer tes difficultés et trouver avec toi des solutions à ta situation.  
  • Le site Web d’ANEB Québec, où tu trouveras une foule d’informations sur les troubles alimentaires ainsi qu’un forum de discussion qui pourrait te permettre de briser ton isolement. 
  • La ligne d’écoute d’ANEB Québec (514 630-0907), où des intervenants spécialisés dans cette problématique sauront t’écouter et t’aider.  

Références 

Institut universitaire en santé mentale Douglas 

Vidéo 

Le journal d’une anorexique. 2004.  

Vidéos en ligne  

Lectures 

  • HERVAIS, Catherine. Vivre et communiquer avec un proche boulimique anorexique, Paris, InterÉditions Dunod, 2007, 184 p.
    (Cégep de Rosemont –, niveau 300, collection générale – 616.8526 H577v)
  • BOURQUE, Danielle. À 10 kilos du bonheur. L’obsession de la minceur. Ses causes, ses effets, comment s’en sortir, Montréal, les Éditions de l’Homme, 1991, 232 p.
    (Cégep de Rosemont – niveau 300, collection générale – 613.25 B775a)
  • GUÈVREMONT, Guylaine et Marie-Claude LORTIE. Mangez! Un livre antirégime, prominceur, progourmandise, Montréal, les Éditions La Presse, 2012, 252 p. 
  • GUÈVREMONT, Guylaine. Manger ses émotions, Montréal, Éditions Transcontinental, 2014, 208 p.  

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